En ce jeudi matin, avec une météo froide, nous étions 58 randonneurs plus un accompagnateur à vélo à nous retrouver sur la place de la mairie de Voulpaix, ville étape du jour. Même froide, la météo restait relativement clémente et très vite, progression oblige, ce froid est devenu de moins en moins intense. Soit sur des routes, soit sur des chemins impraticables pour les engins agricoles, donc "propres", nous avons progressé dans de bonnes conditions nous permettant à loisir de profiter pleinement de cette campagne voulpaisienne bien vallonnée, fort agréable et mis en valeur par les belles couleurs d'automne. Pour ceux qui se seraient posé des questions, sachez que les règles n'ont pas changées. Si nous avons évolué très souvent sur le côté gauche de la route, c'est uniquement parce que Jean-Pierre, notre guide, a estimé qu'en cas de rencontre avec des véhicules, les bas côté à gauche étaient plus sécurité que ceux à droite. Arrivé sur la place de l'Eglise de Saint-Pierre-lès-Franqueville, renouant avec une bonne tradition, notre autre guide, culturel celui-là, nous a donné quelques informations sur notre commune de départ.

Voulpaix est une petite commune rurale de 405 habitants sur un territoire de 1155 Ha principalement de terres arables (70,8 %) et prairies (25 %). La commune, se situe entre deux lignes de crête. La première culmine à 187 mètres altitude, on descend progressivement jusqu'au village à 114 mètres puis le terrain remonte ensuite vers la seconde crête, variant entre 177 mètres et 184 mètres d'altitude. Peu de trace de la commune au Moyen-Age. Le nom de la localité est attesté au ixe siècle dans un acte de Charles le Chauve en 867, mais des silex découverts sur le territoire de la commune indique une présence humaine antérieure. Le village apparait à nouveau en 1065 sur un acte sous le nom de Altare. Au xiie siècle la localité comportait un hospice et était une seigneurie dépendant du conté de Marle, attesté par une charte de Raoul-de-Coucy donnée à la ville de Vervins en 1163 qui affranchit ses habitants et l'érige en commune. Des seigneurs locaux ont signé cette charte dont Mathieu, seigneur de Voulpaix. Voulpaix était un bourg comportant deux châteaux en motte féodale d'où la mention de deux fiefs par Maximilien Melleville dans son recensement des seigneurs du village. La seigneurie de Voulpaix demeure indépendante jusqu'en 1438, date à laquelle le village entre dans les possessions des seigneurs de Vervins jusqu'à la Révolution. Vers le milieu du xvie siècle, le calvinisme commence à pénétrer en Thiérache avec deux foyers principaux basés à Lemé et Landouzy-la-Ville, une petite communauté protestante s'établit à Voulpaix, ayant laissé une trace dans la toponymie locale avec une rue baptisée "Rue des Protestants". Lors de la guerre franco-espagnole  de 1635 à 1659, Turenne s'installe dans le village avec ses troupes, pour reprendre la ville de Vervins, aux mains des troupes espagnoles depuis l'été 1652. Celle-ci est reprise rapidement en deux jours, puis il repart avec ses soldats. La carte Cassini montre qu'au xiiie Voulpaix est principalement traversé par Le Beaurepaire. Au sud existait un moulin, à eau (fabrique de papier) encore en activité en 1938. Les deux châteaux ont eux aussi disparu. En 1826, il subsistaient quelques ruines utilisées pour empierrer les chemins communaux. A l'Est existent deux fermes, le Bas Goulet et la Cense Pleurs ou Goulet, aujourd'hui nommée Ferme du Goulet. Elle est située sur le ruisseau du Goulet qui prend sa source au Bas Goulet et se jette dans le Beaurepaire après un parcours de 2.7 Km.

 

Lors de la révolution française, Voulpaix fut érigée en commune indépendante avec un hameau La Vallée au Bleds qui est divisé en trois entre Voulpaix, Lemé et Haution. Les Vallibladiens mécontents demandent une commune à part entière, demande acceptée et attestée par un arrêté du Directoire du département en date du 19 février 1791. Il faudra attendre le 15 juillet 1829, ordonnance de Charles X, pour que La Vallée au Bleds soit de nouveau érigée en commune par démembrement des territoires des trois communes: Voulpaix, Lemé et Haution. Le mot bleds désignait autrefois l'ensemble des céréales cultivées en Europe (toujours employé au pluriel). Depuis la deuxième guerre mondiale, Voulpaix connait une désertification des services aux profit de Vervins. A la suite du redécoupage cantonal de 2014, la commune est rattachée au conté de Marle et à l'arrondissement de Vervins.