Météo oblige, nous n'étions que 23 participants présents en ce jeudi matin pour notre rando hebdomadaire au départ de la place de la mairie de Saint-Michel pour un périple suivant le Gland pour commencer et le long d'un de ses affluents, l'Artoise pour le retour. L'Artoise est la 5^e rivière française et première du bassin Seine-Normandie à avoir été labellisée « Site rivière sauvage » (mi-2016) par L’Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema). Notre progression s'est déroulée sur des chemins relativement propres, exceptés certains passages où des gens, pourtant vivant de la forêt, oublient que vivre de la forêt c'est aussi, et surtout, respecter l'ensemble des chemins forestiers et les autres usagers de cette forêt. Comme à son habitude, notre guide culturel a profité d'une pause pour nous narrer quelques faits marquants de notre cité étape.

Saint-Michel est une commune rurale de 3280 habitants. Son territoire de 4220 Ha est marqué par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (57,3 %) puis, prairies (21 %), terres arables (13,3 %), zones urbanisées (6,6 %). Cinq communes: Martigny, Bucilly, Hirson, Watigny et Momignies (Belgique) sont limitrophes de la commune de Saint-Michel.

Au début du X^eme siècle, à l'emplacement de la ville n'existait qu'un oratoire dédié à Saint Michel-Archange. Depuis le VII^eme siècle, il donnait lieu à un pèlerinage. En 945, quelques missionnaires irlandais ou écossais viennent s'établir près de cet oracle et y fondent une abbaye dont les dispositions ont été étudiées pour répondre aux exigences de la règle de saint Benoît. Plus tard, des habitations s'installent autour, le Chamiteau d'abord puis Nantuel, l'actuelle Bovette, et ainsi naît le village de Saint-Michel-Rochefort-en-Thiérache que l'on désigne de la sorte jusqu'au début du XX^eme siècle. Dans l'Antiquité, le village se trouvait sur la Voie Romaine menant au camp Romain de Macquenoise.

Le village possèdait un moulin, brûlé en 1557 par les Espagnol. Les Forges et fonderies de Sougland bâtie en 1543 par Thomas de Canone, (laminoirs) fournissent beaucoup de munitions d’artillerie pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg en 1689-1697. Implantées depuis 1543 à Saint-Michel, les Fonderies de Sougland (doyenne industrielle des Hauts-de-France) ont résisté aux crises ayant secoué le monde de la métallurgie. Labellisées « Entreprise du Patrimoine Vivant » et « Vitrine industrie du Futur », les Fonderies de Sougland ont développé un savoir-faire reconnu à l’international.

Si historiquement l’entreprise était connue pour ses poêles et cuisinières, elle a investi un tout autre domaine au XX^e siècle : la production de pièces techniques pour l’industrie. Un virage qui a sauvé l’entreprise.

Dans l’ancienne abbaye de Saint-Michel, une verrerie est installée sous la Révolution française et, sous l’Empire, c'est une filature de coton. A la fin du XIX^eme , une fabrique de chaussures s'installe également dans l'ancienne Abbaye où travaillent des orphelines dirigées par des sœurs. Pendant la guerre Franco-Prussienne de 1870, une ambulance militaire turinoise s'établit à l'orphelinat de l'Abbaye.

Entre 1862 et 1952, Saint-michel est desservie par la ligne de chemin de fer reliant Charleville-Mézières à Hirson facilitant les déplacements des personnes et le transport des marchandises.

Outre l'Abbaye au sein de laquelle se tient tous les ans le festival de l'Abbaye de Saint-Michel consacré au chant et à la musique baroque, on trouve dans la commune:

-        La Chapelle Savart, édifice consacré à la Vierge, érigé en 1860 par l'industriel César Savart (1824 – 1907) en témoignage de reconnaissance pour avoir fait fortune.

-        Le Château de Saint-Michel (privé de nos jours)

-        Une forêt domaniale d'environ 2500 Ha

-        Les Forges et Fonderies de Sougland qui auraient fabriqué des armes commandées par Louis XIII et Henry IV

-        Le mémorial des "Morts pour la France" situé sur la route reliant Hirson à la Belgique (Route Charlemagne) au carrefour de l'Etoile. Sue ce monument sont inscrits les noms de 24 militaires mort pour la France au cours des combats des 16 – 17 & 18 mai 1940.

-        Un musée de la vie rurale et forestière dans les dépendances de l'Abbaye.